Les TMS au travail : le sport comme outil de prévention

Les TMS au travail concernent de nombreux collaborateurs, en priorité ceux soumis à des conditions physiques répétitives et laborieuses, mais pas seulement : la sédentarité n’est pas épargnée et impacte directement le bien-être au travail. Les douleurs engendrées, voire l’incapacité de travail, représentent autant de difficultés pour les salariés que pour les entreprises. Pourtant, des bien-être au travail solutions existent en amont pour limiter les risques liés aux Troubles Musculo-Squelettiques, notamment à travers la promotion d’activités physiques régulières. Encourager chacun à bouger plus grâce à la pratique d’une activité physique et sportive (APS) adaptée est un levier de prévention efficace, à intégrer dans une démarche globale de santé en entreprise.

TMS au travail : définition ?

Les TMS, ou Troubles Musculo-Squelettiques, désignent un ensemble de pathologies touchant les muscles, tendons, nerfs et articulations, généralement causées ou aggravées par les conditions de travail.

D’après l’Assurance Maladie, les TMS représentent 88 % des maladies professionnelles en France, un chiffre qui grimpe à 90 % dans les secteurs de la santé et de l’action sociale.

Exemples de TMS fréquents

Les plus connus sont la tendinite ou le syndrome du canal carpien, mais il en existe de très nombreux autres, pour un inventaire à la Prévert hélas douloureux : 

• Syndrome de la coiffe des rotateurs à l’épaule
• Épicondylite au coude
• Syndrome de Raynaud dans le système vasculaire
• Lombalgies
• Douleur au tendon d’Achille
• Etc. 

Le niveau de douleur dépend de la durée de celle-ci. Le niveau 1 correspond à une douleur pendant le geste mais qui s’arrête au repos. Le niveau 2, quand la douleur met longtemps à disparaître, et le 3 quand celle-ci reste présente en permanence et/ou devient chronique.

Les causes des TMS au travail

Si l’âge, les capacités physiques et l’histoire de chaque personne interviennent pour partie, les TMS sont directement liés au travail. Chaque profession, même la plus sédentaire, peut être touchée. Ainsi, la douleur intervient à force de :

• Faire un mouvement répétitif du bras, du poignet, du genou, du coude, etc.
• Travailler dans des conditions thermiques difficiles (en chambre froide par exemple ou dans des lieux surchauffés)
• Subir régulièrement des chocs ou des vibrations
• Travailler sur un poste assis mais mal adapté (qui entraîne une tension de la nuque, de la main ou du dos)
• Etc. 

Si bien que des collaborateurs assis à un bureau en restant statique, mais effectuant en permanence le même geste (bouger la souris) attrapent une tendinite au poignet, et que des ouvriers de chantier soumis à d’importants efforts physiques subissent parfois une tendinite à l’épaule.

Quelles conséquences pour l’entreprise ?

Les TMS engendrent des pertes de capacité individuelles, mais également des coûts collectifs pour l'organisation. Parmi les conséquences les plus notables :
 

 Ignorer les TMS, c’est exposer l’entreprise à une spirale de désengagement et de surcoûts évitables.

Comment le sport peut-il aider à prévenir les TMS ?

Si l’activité physique ne constitue pas une solution unique, elle est un levier essentiel dans la lutte contre les TMS. Elle s’inscrit dans une démarche globale de qualité de vie au travail (QVT) et de prévention santé.

Les bénéfices de l’APS

• Meilleure conscience corporelle (mouvements, posture, respiration)
• Renforcement musculaire ciblé pour soulager les articulations
• Amélioration de la souplesse et réduction des tensions
• Évacuation du stress, souvent facteur aggravant des douleurs physiques
  
   

L’APS joue aussi un rôle clé en dehors du cadre professionnel, en sensibilisant à l’hygiène de vie globale (sommeil, alimentation, récupération).

Étude de cas suédoise

Une étude menée en Suède a comparé 3 groupes de salariés :

Seul le groupe pratiquant du sport a vu une amélioration significative en matière de santé et de présence.

Le sport comme outil de prévention contre les TMS : testé et approuvé

Toutes les entreprises qui proposent des activités sportives (et des équipements annexes, à commencer par des douches) à la disposition de leurs collaborateurs y trouvent des bénéfices directs :

• Chez Veolia, la productivité des salariés s’est améliorée de 6 à 9 % et le taux d’absentéisme a diminué de 30 %.
• Safran, sur son site de Colomiers près de Toulouse, a réussi à réduire de 50 % l’absentéisme de ses ouvriers grâce au sport. Avantage supplémentaire : parmi les fumeurs, 60 % ont arrêté la cigarette.
• La mairie de Poissy a pu, dès 2017, diminuer son absentéisme de 30 % grâce à un programme bien-être et sport. 100 000 € d’économies ont ainsi été récoltés, dont 40 000 ont directement servi à l’achat de matériel pour l’amélioration des postes de travail afin de réduire les TMS.

Les avantages du sport sur la santé au travail sont désormais parfaitement prouvés. Les pouvoirs publics s’en emparent également à l’aube des JO de Paris 2024 avec la publication d’un guide AFNOR Spec S52-416 pour accompagner les entreprises dans l’élaboration d’un programme sportif. S’ajoute à cela la loi Sport adoptée le 24 février 2022 qui impose l’installation de douches et de vestiaires dans les constructions d’immeubles de bureaux. Grands groupes, PME, administrations/services publics, toutes les organisations sont ainsi encouragées à mettre en place du sport en entreprise pour favoriser le bien-être et, par conséquent, limiter la survenue des TMS.

Faire du sport un réflexe préventif contre les TMS

Prévenir les TMS au travail ne repose pas uniquement sur des équipements adaptés, mais aussi sur une culture de la prévention dans laquelle l’activité physique joue un rôle fondamental. En renforçant les capacités physiques des collaborateurs et en valorisant le mouvement, les entreprises agissent concrètement pour le bien-être durable de leurs équipes. Le sport devient ainsi un outil de santé stratégique, accessible et mesurable.