La semaine de 4 jours : l’avenir du bien-être au travail ?
Category: Pour les entreprises

Publication: 2025-06-18
Voilà une promesse de bien-être au travail et de temps libre qui commence à infuser dans la société : la semaine de 4 jours. De plus en plus perçue comme un levier de QVT, cette organisation séduit par sa capacité à concilier performance et équilibre de vie. Au nord de l’Europe, en Islande, jusque sous le soleil d’Espagne, des expérimentations de ce mode d’organisation inspirent ou inquiètent.
Entre réfractaires à la baisse du temps de travail et enthousiastes devant une nouvelle manière d’être productif, où est la vérité ? Considérée parmi les avantages aux salariés les plus innovants, la semaine de 4 jours interroge aussi la viabilité économique des entreprises. Pour le savoir, faisons un tour d’horizon de cette idée peut-être pas si folle et de ses conséquences sur l’entreprise, le salaire, et les initiatives QVCT qui redessinent peu à peu notre rapport au travail. Alors, pour ou contre la semaine de 4 jours ?
La semaine de 4 jours : de quoi parle-t-on vraiment ?
Utopie générationnelle ou transformation structurelle ? La semaine de 4 jours interpelle autant qu’elle divise. Présentée comme une alternative moderne à la semaine traditionnelle, elle séduit les jeunes actifs tout en incitant les entreprises à réévaluer leurs pratiques RH. Mais concrètement, que recouvre ce concept ?
La semaine de 4 jours, oui, mais comment ?
La semaine de 4 jours ne signifie pas seulement gagner son vendredi pour avoir un long week-end. Toutes les configurations sont possibles pour, une fois l’année achevée, avoir travaillé l’équivalent de 4 jours par semaine. Si bien que l’on peut imaginer différents scénarios :
- En priorité la « vraie » semaine de 4 jours en temps plein (avec n’importe quel jour de la semaine non travaillé)
- Une semaine sur 5 du lundi au vendredi non travaillée
- Un week-end de 4 jours toutes les 2 semaines
- Un mois libre sur 5 de congés
- Etc.
Selon l’entreprise, le type d’emploi et les besoins de personnels, la forme de la semaine de 4 jours peut ainsi changer et s’adapter au gré de l’activité.
Le principe concret de la semaine de 4 jours
La grande interrogation reste : réduction du temps ou intensification du rythme ? Les réponses varient selon les modèles d’implémentation.
Réorganisation intelligente du travail
Certaines entreprises profitent de cette opportunité pour repenser l’ensemble de leur organisation : suppression des réunions inutiles, outils collaboratifs optimisés, management agile… Le temps de travail est réduit sans perte de productivité.
Intensification sous contrainte
D'autres entreprises exigent que la même quantité de travail soit réalisée en 4 jours, ce qui peut entraîner une pression accrue sur les salariés si les moyens d'accompagnement ne sont pas en place.
Exemples concrets d’entreprises ayant adopté la semaine de 4 jours
Plusieurs entreprises françaises et internationales ont déjà franchi le pas avec des résultats notables.
Entreprise | Pays | Modalité de mise en place | Résultats observés |
---|---|---|---|
Welcome to the Jungle | France | Réorganisation du temps de travail + outils | + satisfaction collaborateurs, pas de surcharge |
Yprema | France | 4 jours payés 5 depuis 1997 | + de CDI signés, + efficacité, + bien-être |
Microsoft Japon | Japon | Test en août 2019 | +40 % de productivité, - énergie & papier |
LDLC | France | Mise en place globale | + QVT, mais peu de créations d’emploi |
Les avantages de la semaine de 4 jours pour les collaborateurs
Le principe de la semaine de 4 jours vise avant tout d'améliorer son bien-être au travail. Cela se traduit par 3 bénéfices principaux :
- Avoir plus de temps pour soi (pratique sportive par exemple), sa famille, ses projets personnels pour trouver un meilleur équilibre vie pro VS vie perso. Si cela concerne toutes les générations, ce besoin de créer autre chose que de « la valeur travail » touche plus particulièrement les nouvelles générations.
- Bénéficier de plus de repos pour être plus productif et créatif pendant les 4 jours de travail. Plus les salariés sont reposés, plus ils sont – en principe – en forme pendant leurs heures au bureau.
Moins de pollution : que ce soit dans les trajets domicile-travail (comme l’a déjà montré le télétravail) ou la consommation d’énergie dans les bureaux, une journée de travail en moins dans une semaine, ce sont autant de rejets de CO2 évités et d’économie pour l’entreprise.
Les avantages pour l’entreprise
L’entreprise demeure évidemment au cœur de cette réflexion. Ce changement d’organisation doit, en bout de chaîne, lui garantir sinon une hausse de productivité, au moins une continuité du travail.
Accroître le bien-être / la QVT et en faire un vecteur de la marque employeur
Offrir à ses collaborateurs plus de temps personnel est un marqueur de bien-être et d’une attention portée à la vie de chacun en dehors du travail.
Le désir des nouvelles générations de travailler moins pour s’impliquer dans des projets personnels devient aussi un élément important de la marque employeur. La semaine de 4 jours apparaît ainsi pour beaucoup comme un bénéfice - au-delà du salaire – tout comme une barrière contre le burn-out.
Bénéficier de plus de productivité et d’idées
Ce temps pour soi doit en outre créer une valeur créative. Les projets personnels, les activités culturelles et sportives que permet la semaine de 4 jours sont autant d’occasions pour les collaborateurs d’aiguiser leur curiosité et de s’oxygéner l’esprit. Si bien que pendant leurs heures de travail, ils montrent plus d’inventivité.
Créer des emplois ?
Cet argument ne vaut que si l’entreprise croît, justement par la mise en place d’une organisation qui augmente la performance. Mais, en soit, la semaine de 4 jours n’est pas le déclencheur d’une hausse des embauches. Dans l’entreprise d’équipements informatiques LDLC, malgré tous les autres avantages de la semaine de 4 jours, cela n’a pas entraîné de création d’emplois, ou très peu.
Les inconvénients de la semaine de 4 jours pour les collaborateurs et l’entreprise
Des inconvénients à la semaine de 4 jours peuvent apparaître si le changement de mode de travail n’a pas été suffisamment préparé en amont :
- Une éventuelle baisse de salaire
- Un manque de temps pour effectuer ses tâches (certaines personnes peuvent avoir besoin de ces 5 jours)
- Une possible démobilisation en faveur du temps libre
- L’incompréhension des clients (mais qui tend à disparaître au profit d’une meilleure répartition des tâches)
Le succès repose donc sur une implémentation réfléchie, accompagnée d’un changement culturel et organisationnel.
Une transformation à envisager avec méthode
Pour ou contre la semaine de 4 jours ? Le débat est difficile à trancher tant il dépend de critères propres à chaque entreprise. Mais quand cela devient possible, ce nouveau mode d’organisation doit s’appuyer sur des critères clairs de productivité et dans des solutions qui font gagner du temps. Le mieux étant d’être accompagné pour trouver les meilleures approches afin de compenser la 5e journée. Travailler 4 jours par semaine n’est dans tous les cas plus une utopie !